samedi 4 août 2012

Évolution de conscience politique re Québec 4 septembre

Le Québec est en campagne électorale. Le 4 septembre prochain, un nouveau gouvernement provincial sera élu. Dans une démocratie comme la nôtre, comment choisir pour qui nous allons voter? Le texte qui suit n'est pas un mode d'emploi, ce ne sont que des réflexions personnelles susceptibles de permettre l'intégration de mes valeurs au processus d'élection auquel nous sommes conviés.

Notre participation commence habituellement par la lecture du programme des partis inscrits officiellement dans la course. Il se peut que le programme d'un parti corresponde plus qu'un autre à nos valeurs. S'il s'avère que le candidat local de ce parti démontre aussi des capacités de représentation évidentes, nous pourrons faire notre choix assez facilement le jour des élections. Par ailleurs, dans le cas où, le chef du Parti ou le candidat local n'est pas à la hauteur de nos attentes, il faudra se demander si, en accord avec notre objectif, un vote pour l'un ou l'autre pourrait s'avérer plus efficace. Il va sans dire que le choix d'un Parti est habituellement plus complexe dans la mesure où la totalité d'un programme politique peut ne pas nous plaire malgré certaines propositions particulières qui vont chercher notre adhésion. Autrement dit, nous pourrons être en accord pour ceci et cela et être en désaccord pour autre chose. Mon leitmotiv est d'abord de me centrer au niveau du cœur afin de m'enligner vers un parti qui met le bien-être de l'individu au centre de son programme politique et qui démontre l'intelligence des moyens qu'il prendra pour atteindre son objectif. Un parti qui propose un projet de société viable orienté vers l'émancipation, l'évolution, l'éveil. La naïveté n'a pas sa place dans la gouvernance pas plus que l'égocentrisme capitaliste à outrance.

Il n'est pas toujours agréable, ni facile de lire les textes d'un programme. Radio-Canada propose un outil amusant qui permet de comprendre les enjeux électoraux et de se situer par rapport aux positions et propositions des partis politiques. Cet outil se nomme "Boussole électorale" et est accessible à partir du lien suivant:

http://www.radio-canada.ca/sujet/elections-quebec-2012/2012/05/04/001-interactif-boussole-electorale.shtml

J'ai fait l'exercice et quoique je ne puisse confirmer que le questionnaire et les relations croisées proposées par le programme pour nous soient totalement pertinents, il demeure que l'outil permet une belle réflexion et apporte une information catégorisée très utile.

Juste avant que ne soit annoncé le déclenchement des élections, je venais de terminer la lecture du carnet "De colère et d'espoir" de Françoise David, co-fondatrice avec Amir Khadir du Parti Québec Solidaire. J'admire Françoise David. Elle me semble intègre, pacifiste, informée, active, lucide, décidée, convaincue, patiente, travailleuse, etc. Elle cumule une grande expérience terrain et a une "vision" d'un Québec meilleur, où chaque citoyen est considéré comme important. Elle est "de gauche" comme il se dit habituellement, quoique personnellement, je ne sois pas friande de cette appellation. Socialiste plutôt que capitaliste si l'on doit absolument opposer ces deux concepts.

Le carnet se lit bien et permet de revoir la plupart des enjeux économiques et sociaux. Françoise David y dénonce les injustices et la mal-gérance gouvernementale et propose de nouvelles avenues de réflexions et de solutions. Oui, elle y affiche sa colère, mais elle parle aussi du "pays rêvé". David est une femme de cœur, une femme qui "a mal aux autres" (comme le dit le chanteur Dan Bigras dans l'introduction du carnet) au point d'avoir comme objectif premier d'apporter des changements pour améliorer le bien-être de chacun et l'équité entre citoyens.

Les principaux sujets abordés dans ce carnet sont les suivants: la santé, les conditions de vie des autochtones, la pauvreté démesurée de groupes de citoyens, les finances publiques, la langue française, l'immigration, la laïcité, l'égalité hommes-femmes, le mode de scrutin, l'exploitation des mines à ciel ouvert, celle des gaz de schiste, le Plan nord, l'écologie et les questions environnementales, la nation québécoise et son indépendance envers le gouvernement fédéral. Françoise David expose son point de vue, livre son analyse et propose les solutions prônées par Québec Solidaire. Contrairement à l'information limitée transmise par les divers médias, la lecture du carnet permet de mieux saisir les enjeux, parce David en dresse un portrait plus complet. En conséquence, il devient plus facile aux lecteurs de se faire une idée personnelle au fur et à mesure que l'auteure expose son argumentation.

Suite à ce carnet, je me suis mise à la lecture d'un autre livre qui tombe à point à ce moment des élections puisque le sujet traite de l'immigration et de l'islamisme politique. À Contre-Coran, écrit par Djemila Benhabib, a été produit suite à la Commission Bouchard-Taylor au sujet des accommodements raisonnables en 2010. Madame Benhabib parle en connaissance de cause, par expérience, puisqu'une partie de sa vie s'est déroulée en Algérie, un pays sous la gouverne du Front islamiste du salut. Très documenté, des références bibliographiques à l'appui, en plus des témoignages personnels de l'auteure, ce livre donne un son de cloche très différent de celui de Madame David sur la question. Madame Benhabib se présente aussi comme candidate aux présentes élections, et ce, sous la bannière du Parti Québécois.

Es-ce que le Parti Libéral est capable de se renouveler du jour au lendemain? Le Parti Coalition pour le Québec pourra-t-il apporter des changements structurels qui pourront permettre un autre style de gouvernance? Le Parti vert n'est-il présent sur la scène électorale que pour rappeler aux autres partis l'importance des questions environnementales sur la survie de l'espèce humaine? Et le Parti Option nationale se différencie de quelles façons du Parti québécois et du Parti Québec Solidaire?

Françoise David propose de "faire la politique autrement". Bien sûr, c'est une formule qui me convient très bien, ma propre démarche proposant de reprendre notre pouvoir - autrement que par les voies connues et parfois trop usées qui n'ont pas donné de résultats concluants jusqu'à présent. Quel que soit le verdict des québécois le 4 septembre prochain, j'espère que le Parti élu saura "faire de la politique autrement".