samedi 15 septembre 2012

Le mental, l'intellect, la conscience, le cerveau, ... selon Dan Millman


Dan Millman, 1980, Way of the peaceful warrior, H.J. Kramer, Inc. Traduction française, Éditions Vivez Soleil, 1985, 1998, Le guerrier pacifique.

Il s'agit d'un roman initiatique (autobiographique), dans lequel l'auteur nous présente, par le biais des personnages principaux, Dan et Socrate, sa vision d'un chemin à parcourir afin d'apprendre "comment vivre". Comme l'auteur le mentionne vers la fin du livre, Socrate a réellement existé. Par ailleurs, Millman a étoffé ce personnage à partir d'autres personnes, maîtres et influences, dont son propre Moi Supérieur. Millman dit de lui-même qu'il est "devenu un composite de divers chercheurs spirituels, qui ont chacun leur voie." " La Lumière est une, mais les lampes innombrables. Il y a beaucoup de maîtres, de voies et de livres."

Depuis plusieurs années, j'entendais parler de ce livre et jusqu'à maintenant, je n'avais pas eu l'occasion de le lire. En 2006, Le guerrier pacifique a été adapté pour le cinéma (Nick Nolte joue le rôle de Socrate) et ma curiosité a été réveillée. À cette époque, j'ai tenté de me procurer le dvd, mais je n'ai pas réussi. Dernièrement, je me suis dit qu'il était temps de lire ce livre afin de m'en faire une idée personnelle et de tirer également profit des enseignements qui vont de pair avec ce type de bouquin. Voilà, c'est fait!

Comme dans tous les livres dont j'ai fait mention dans ce blogue, Le guerrier pacifique recèle d'information, de connaissances, de renseignements, de leçons, etc. et en résumer l'essentiel pourrait demander plusieurs pages. J'ai choisi, pour la rédaction de ce compte-rendu, de me limiter aux passages relatifs aux notions d'intellect, de mental, d'esprit et de conscience, afin d'en faire ressortir les différences.

Le personnage Socrate attire l'attention de Dan au sujet du voile de l'illusion, lui faisant comprendre qu'il en est prisonnier et qu'il vit sa vie en fonction de celles-ci et non de la réalité/vérité. Il avance que l'humain est attaché à ses illusions malgré le fait que la désillusion s'avère être le plus grand cadeau qu'il peut lui être fait. L'être humain ressent fondamentalement de la peur et choisit de ne pas l'affronter, lui préférant des distractions de tous genres pouvant l'éloigner de ce malaise existentiel. Se libérer de cette peur est pourtant la raison d'être de l'incarnation.

Et Socrate initie Dan à la notion du "mental" en lui donnant l'explication suivante: "Si l'humain n'obtient pas ce qu'il désire, il souffre; s'il obtient ce qu'il ne désire pas, il souffre. S'il obtient exactement ce qu'il désire, il souffre encore parce qu'il sait qu'il ne pourra pas le garder éternellement. C'est le mental qui crée cette situation. Il veut s'affranchir du changement, de la douleur, des obligations, de la vie, de la mort. Mais le changement est une loi dont rien ne diminuera la réalité."

Socrate enseigne que la vie, en elle-même n'est pas souffrance, mais que l'humain en souffrira au lieu d'en jouir jusqu'à ce qu'il abandonne tous les attachements de son mental pour "s'élancer sans entraves, quoi qu'il advienne".

C'est à la demande du personnage Dan que Socrate se met à redéfinir certains termes.

"La notion de mental est aussi flou que celui d'amour. Leur définition est relative à ton état de conscience. Considère les choses de la manière suivante: tu as un cerveau qui contrôle le corps, stocke l'information et la manipule. Les processus abstraits du cerveau sont définis par le mot "intellect" ... Le cerveau n'est pas le mental. Le cerveau est réel; le mental ne l'est pas."

"Le mental est une excroissance illusoire des processus cérébraux fondamentaux. Il ressemble à une tumeur. Il comprend toutes les pensées aléatoires et incontrôlées qui surgit du subconscient, font surface dans notre esprit comme des bulles. La conscience n'est pas le mental; l'attention n'est pas le mental. Le mental est une obstruction, une aggravation. Il s'agit d'une sorte d'erreur dans l'évolution de l'être humain, une faiblesse de base de l'expérience humaine."

"Le cerveau peut être un outil capable de se souvenir des numéros de téléphone, de résoudre des problèmes de math ou de créer des poèmes. De cette manière, il travaille pour le reste du corps, comme un tracteur. Mais lorsque tu n'arrives plus à arrêter de penser à ce problème de math, à ce numéro de téléphone, ou lorsque des pensées ou des souvenirs gênants surgissent malgré toi, ce n'est plus ton cerveau qui fonctionne, c'est ton mental qui divague. Et c'est alors qu'il te contrôle; le tracteur est devenu fou."

"Pour comprendre vraiment, tu dois t'observer et constater par toi-même. Une pensée agressive survient et tu deviens agressif. La même chose se produit avec toutes tes émotions. Ce sont des réponses automatiques à des pensées que tu ne contrôles pas."

Et pour en revenir au voile de l'illusion que nous portons tous, Socrate répond à Dan qui se dit prêt à changer qu’il s'agit de l'une de nos plus grandes illusions. L'humain est enclin à tout changer sauf lui-même. Mais "le temps s'en chargera ... et le temps n'est pas toujours tendre."

Devenir conscient du bruit mental pour pouvoir s'en libérer. Ouf! Ce n'est pas une petite entreprise, mais cette démarche est cruciale afin de pouvoir reprendre notre pouvoir.