mercredi 13 avril 2011

Pensée positive, quelques réserves

Lorsque les ennuis de santé commencèrent à poindre, j'ai déjà mentionné que je me suis mise à consulter thérapeutes et livres de référence qui semblaient pouvoir m'apporter une aide. À plusieurs endroits, l'on y référait au pouvoir de la pensée en insistant sur le fait que la pensée crée. La conclusion à en tirer était que puisque j'étais aux prises avec un état de santé déficient, ma pensée avait tout à voir avec cette condition.  Je ne voyais pas comment je pouvais avoir créé ma condition de maladie et tous les autres problèmes qui s'en sont suivis? Je menais une vie responsable et mon attitude était générallement positive. J'étais sous le choc.
J'étais, pendant cette période de mon existence, entourée de personnes qui croyaient dur comme fer à la pensée positive, à la nécessité de ne parler que des aspects plaisants de la vie. La répétition de formulations destinées à créer des événements heureux devait être faite avec circonspection, afin que le cerveau enregistre correctement la "commande" et crée pour l'individu ce que celui-ci désirait.
Mal en point physiquement et moralement, cette philosophie de vie, devenait pour moi agressante et désobligeante, dans la mesure où la réalité souffrante de la personne était niée. Les adeptes de cette approche en venaient à manquer totalement de compassion.
Comment peut-on améliorer sa condition lorsque l'on s'applique si bien à la nier, la camoufler, la modifier? Entre être positif dans la vie et se faire accroire que tout est beau, balayant sous le tapis les inconforts, il y a toute une différence.
Le livre de Rhonda Byrne, Le secret (2006), a eu un succès époustouflant, ayant été vendu à quelques 4 millions d'exemplaires en moins d'un an, en plus d'enregistrer en parallèle des ventes de plus de 2 millions pour le dvd du même nom. Ce secret, c'est la "loi de l'attraction" que l'on résume souvent en "croire, c'est pouvoir" et bien sûr, il y est rappellé l'influence prépondérante de la pensée épurée dans la création de sa vie.
Même si certains aspects des écrits de Byrne tombent sous le sens et méritent qu'on y porte attention et les mette en pratique, il y a des aspects qui ressemblent à de la pensée magique et cela devient rebutant. Certains en développent même de la culpabilité face à leur situation de vie et à ce qui ressemble à un jugement de la part de Byrne face à tous ceux qui n'arrivent pas à créer le beau et le bon pour eux-mêmes.
Certains auteurs, comme Neale Donald Walsch, dans sa trilogie Conversations avec Dieu, un dialogue hors du commun (1995-98) abordent la question de la responsabilité de l'individu face à tout ce qu'il vit; ils rappellent eux aussi le rôle de la pensée dans la création de sa propre vie.
L'approche de Walsch est différente. D'abord les enseignements contenus dans sa trilogie ont été canalisés et les propos couvrent différents thèmes à caractère spirituel et métaphysique. L'intérêt de l'auteur, pour son lecteur, en est un de partage et de participation à l'évolution de l'humanité.
Au départ, je n'ai pas compris le message de Walsch lorsqu'il affirme "C'est vous qui créez votre réalité". Très déstabilisant pour quelqu'un qui est mal en point. J'ai laissé le livre de côté. J'avais suffisamment à faire pour faire face aux événements et il était important de garder le moral. Tout ce qui ressemble à un jugement, voire à une culpabilisation, n'a jamais aidé personne à améliorer sa condition.
Beaucoup plus tard, les recherches et les expériences de guérison s'aditionnant, j'ai mieux saisi la portée des écrits de Walsch. Celui-ci semble, à mon avis, avoir négligé de situer ses propos dans le contexte évolutif de l'âme, et de faire ainsi ressortir l'aspect fondamental de notre réalité en tant qu'âme incarnée dans un corps humain expérimentant, depuis plusieurs incarnations, la vie sur Terre. Le "C'est vous qui créez votre réalité" aurait eu avantage à se formuler "C'est votre âme qui crée votre réalité".

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